Gustave LE ROUGE

| 2.07 - LA REINE DES ELEPHANTS

 

 

 

Goatimou descendit les coussins et les couvertures du haoudah, et dans un angle concave du rocher, on improvisa une sorte de dortoir. Les revolvers et les carabines avaient été apportés, et déposés près des dormeurs. Serrés l’un contre l’autre, les éléphants sauvages, encore couverts de compresses et de bandes, barraient entièrement le défilé dans sa partie la plus étroite, d’un air entêté et patient. Les fugitifs, fourbus de fatigue, ne tardèrent pas à s’endormir, roulés dans leurs couvertures.
 
Ils dormirent d’un lourd sommeil sans rêve et, grâce à la fraîcheur du vallon abrité de toutes parts contre le soleil, ils ne s’éveillèrent que très tard. L’un après l’autre, ils se détiraient en bâillant, s’appelaient et se frottaient les yeux en présence de l’étrange spectacle qui s’offrait à eux.